14 MAI 2018
Dite Messe de Pâques
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CENTENAIRE CHARLES GOUNOD 2018
CENTENAIRE CHARLES GOUNOD. Le 17 juin 2018 marque le centenaire de la naissance à Paris, de Charles Gounod (1818 – 18 oct 1893), compositeur pour l’église (il a envisagé un moment de rentrer dans les ordres : c’est pourquoi il a composé beaucoup de Messe dans le style de Schubert son compositeur favori), surtout auteur lyrique, dont les valses et le génie mélodique a pu après Berlioz et Ambroise Thomas, régénérer l’opéra romantique français. L’orphelin de père est élevé par sa mère qui encourage ses dons de compositeur, avant de la confier à Reicha (dont Berlioz fut aussi l’élève). A 18 ans, Gounod est au Conservatoire, suivant les classes de Halévy (contrepoint), Lesueur et Paer (composition).
Alors que règne à l’Opéra, le captivant et si dramatique Meyerbeer (génie lyrique des années 1830), Gounod pour sa part décroche le Prix de Rome en 1839 (il a 21 ans) ; en Italie grâce à la soeur de Mendelssohn, Fanny, il découvre les Romantiques allemands.
C’est sa rencontre avec la mezzo légendaire Pauline Viardot, qui confirme la vocation de Charles Gounod pour l’opéra, lui composant un rôle taillé pour son chant ample et sombre, Sapho créé en 1851, au milieu du siècle : Gounod a 33 ans.
Bien que loué par Théophile Gautier, La Nonne sanglante sur le livret de Scribe (1854-1855) échoue à séduire public et critique. Il est vrai que les parisiens s’entiche de l’opéra comique et de l’opérette, grâce au génie de deux créateurs inventeurs de premier plan, florissants à partir des années 1850, Hervé et Offenbach.
L’essor annoncé, attendu du compositeur romantique français se réalise au Théâtre-Lyrique, où le directeur Carvalho, lui commande tout à tour, Le Médecin malgré lui (1858 à 40 ans), puis surtout Faust (1859), réminiscence personnelle et originale du sujet précédemment traité par Berlioz (Damnation de Faust) ; puis un opéra comique méconnu Philémon et Baucis (1860). Suivront dans un style plus ambitieux et parfois grandiloquent, La reine de Saba (Opéra de Paris, 1862), Mireille (1864), surtout, dans la veine charmante et raffinée, le sommet de sa production lyrique, Roméo et Juliette (Théâtre Lyrique, 1867, à presque 50 ans). Les quatre duos d’amour entre les deux amants éperdus constituent le sommet français dans le genre romantique amoureux, à la fois tendre et extatique, toujours, d’une exceptionnelle vérité et fraîcheur d’inspiration. Roméo s’est maintenu depuis lors à l’affiche des scènes internationales car son livret ne faiblit pas (à la différence de Faust par exemple, parfois ridicule), et aussi en raison de l’excellence de sa prosodie, d’une rare distinction, mêlant justesse des intentions et naturel expressif.
Toute sa vie, Gounod entend renouveler l’opéra romantique français grâce à la séduction de ses mélodies, au raffinement de son orchestration, une certaine fluidité heureuse, qui na manque pas pour autant de profondeur : en somme, il aurait souhaité renouveler le miracle de Mozart auquel il dédie une étude qui en dit long sur sa vénération pour le Salzbourgeois (semblablement admiré de Jacques Offenbach)…
Par le raffinement des harmonies, sans posséder le génie dramatique de Bizet, Gounod annonce l’orchestre de Carmen, comme celui de Fauré. Aux côtés des oeuvres lyriques moins connues et pourtant tout aussi fouillées sur le plan de l’écriture (Philémon et Baucis, recréé à l’Opéra de Tours), la recherche actuelle se concentre, en particulier au moment de son centenaire 2018, sur les partitions de jeunesse (celles académiques autour du Prix de Rome) et aussi sur ses opus sacrés (Messes, motets, etc…). Le Prix de Rome 1839, devint membre de l’Institut, immortel salué par la censure académique, et vénéré par ses pairs comme l’un des piliers de l’opéra romantique.