9 JANVIER 2016
Le Cantique de Jean Racine (Opus 11) est une pièce vocale composée en 1865 par Gabriel Fauré, alors âgé de 19 ans. Écrite pour chœur avec piano ou orgue, cette pièce se situe dans la tonalité de Réb Majeur. Cette œuvre présente un caractère solennel.
Après une introduction jouée au piano (ou à l’orgue), le chœur entre pupitre par pupitre.
À la quarantième mesure, après un pont instrumental, une partie centrale modulante intervient en la bémol majeur (puis si bémol mineur), où l’œuvre atteint son plus haut niveau expressif.
Par un retour lent et solennel, la pièce évolue ensuite vers son caractère initial.
Il existe une version pour chœur, harmonium et quintette à cordes (1866) et une version pour chœur et orchestre (1906).
Gabriel Fauré (1845 – 1924) est l’un des grands compositeurs français de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Élève de Camille Saint-Saëns, il sera l’organiste titulaire de l’église de la Madeleine à Paris, puis professeur de composition au conservatoire de Paris (succédant à Jules Massenet), et enfin directeur de cet établissement. Musicien réputé en son temps, il deviendra membre de l’Institut de France en 1909 et sera même décoré Grand-Croix de la Légion d’honneur en 1920, quelques années avant d’être atteint d’une pneumonie qui lui sera fatale.
On retiendra de son œuvre de nombreuses pièces, en particulier :
- un Requiem op.48 (1887)
- plusieurs pièces vocales pour chœur et orchestre, parmi lesquelles Pavane op.50 (1887), Pelléas et Mélisande op.80 (1898) ou encore le Cantique de Jean Racine op.11 (1864)
- de nombreuses pièces pour piano solo ainsi que des sonates piano/violon, des trios, etc.
Le Cantique de Jean Racine est une œuvre écrite à l’origine pour chœur SATB + quintette à cordes et harpe, version suivie de peu par un arrangement pour chœur et orgue ou piano. Elle commence par une introduction instrumentale ou à l’orgue, à la suite de laquelle chacune des voix rentre à son tour, en commençant par les basses. On retrouve un passage instrumental vers le milieu de la partition, dans lequel des modulations de tonalité amènent le sommet expressif de l’œuvre au 2ème couplet.
Le texte à l’origine de l’œuvre a été écrit par le dramaturge Jean Racine (1639 – 1699 ; on l’appelle beaucoup plus souvent par son seul nom !), il s’agirait de la paraphrase d’un hymne attribué à saint Ambroise (Consors paterni luminis).Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,Jour éternel de la terre et des cieux,De la paisible nuit nous rompons le silence :Divin sauveur, jette sur nous les yeux.Répands sur nous le feu de ta grâce puissante ;Que tout l’enfer fuie au son de ta voix ;Dissipe ce sommeil d’une âme languissanteQui la conduit à l’oubli de tes lois!Ô Christ ! sois favorable à ce peuple fidèle,Pour te bénir maintenant assemblé ;Reçois les chants qu’il offre à ta gloire immortelle,Et de tes dons qu’il retourne comblé.