Le vin clairet

 7 DECEMBRE 2015

PartitionLe vin claret

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La  « boisson principale » était le vin : en effet l’eau pouvait souvent être contaminée et ainsi rendre malade  (dysenterie).  Avec le vin, pas de problème ! Le vin de l’époque avait un faible titrage et ne se conservait guère plus  d’une année. Au XIème siècle, on consommait surtout du vin blanc, mais à partir du XIIème siècle, la préférence va au vin rouge, du moins dans les pays du Sud de l’Europe. Jusqu’au XVIème siècle, les vins avaient une teneur  en alcool très faible et étaient de qualité médiocre. Le vin n’est pratiquement jamais servi  pur, on avait coutume de le mélanger à l’eau ou d’y faire macérer des plantes, des fruits. On consommait une boisson appelée « piquette » : mélange de raisin, d’eau et de sucre.A partir du XIème siècle les épices sont apparues en Europe avec les premières croisades et de façon plus étendue par la suite avec la découverte de contrées plus lointaines. Ces épices étant alors très rares et très chères, il est  très prisé de les ajouter dans le vin. Outre une manière de masquer l’acidité du vin, c’est aussi une manière intelligente au seigneur d’affirmer son faste et sa puissance lors des festivités ! Cela donne des breuvages tels que le vin de sauge, le vin d’anis, le vin de romarin et le fameux hypocras. Ces breuvages servent d’apéritif au sens moderne : plaisir d’une boisson agréable en début de repas mais aussi  et surtout de digestif au sens médical, une boisson utile pour favoriser la digestion. Les vins épicés sont donc des éléments importants dans la diététique médiévale et renaissance, ils sont intégrés à leur pharmacopée réglant leurs problèmes gastriques. Il faut savoir qu’à l’époque, l’alcool fort est encore du domaine médical, seuls les médecins et les apothicaires possédaient des alambics, on a donc l’habitude de boire au début ou à la fin du repas des vins épicés. Ainsi, les épices ne sont pas là que pour masquer la piètre qualité des mets ou des vins, elles ont des fonctions bien précises, celle d’affirmer la puissance et celle, non négligeable, de soigner ! Elles sont également assimilées au paradis, ainsi  plus on en ingurgite plus l’on a de chance d’y accéder ! Et dans une société médiévale et renaissance où la conscience religieuse est très forte dans la vie quotidienne, ce  n’est pas anodin.