(Anonyme – London 1070, pp 266-267)
16 AVRIL 2019
Étrange histoire que celle de ce petit manuscrit du début XVIe, tout enluminé, sauvé au début du XIXe par le conservateur de la bibliothèque municipale de Bayeux, alors qu’il allait être mis en morceaux pour renforcer d’autres livres. Puis légué à la future bibliothèque nationale [on peut le consulter sur son site Gallica]. Des chansons médiévales collectées en Normandie et dans l’ouest de la France principalement, avec quelques textes d’Olivier Basselin, le poète et chansonnier des Vaux de Vire, bientôt nommés vaudevilles; Beaucoup de chansons d’amour ou à boire, mais aussi de travail, de colère, de tristesse.
Ce manuscrit atypique du début de la Renaissance – collecté pour le jeune Charles de Bourbon – est composé uniquement de chansons en ancien français, toutes monodiques (à une seule voix) à une époque où la polyphonie règne en maître. C’est le témoignage émouvant d’un passage entre deux mondes, musiques savantes et refrains populaires, taverne et art de cour.
Nombreuses des chansons qu’il contient sont des « tubes » déjà anciens, issus de l’art poétique des trouvères, et serviront de base aux grands compositeurs de la Renaissance (Josquin…) qui y puiseront le matériau de base pour de nouvelles polyphonies, diminutions et variations.
Partition : gentilz-gallans-adapte-pour-2-dessus-et-basse
Arrangement: Pascal Gallon
Soprano : Alto : Hommes :